Cher Grégoire,
Il nous revient, à nous prêtres, d’adresser des remerciements tout particuliers, à toi qui fus notre curé, notre frère dans le sacerdoce, notre colloc’ aussi pour ainsi dire. Comme il faut synthétiser, je retiendrai trois choses.
Tout d’abord, tu es un cœur pur : quelque chose de provincial de ta chère Sologne, mais plus encore de ta prière, a imprimé en toi une pureté, une ingénuité toujours 1er degré qui te tient à l’écart de tout esprit d’aigreur ou de cynisme. Qualité trop rare aujourd’hui, y compris dans le clergé, tu as toujours une manière profondément positive de voir et de parler des choses et des personnes. Si bien qu’en 4 ans de vie commune et de petit déjeuner quotidien, on ne t’a entendu qu’une seule fois dire : « ça me saoule » et encore, je t’y avais largement poussé. Immense merci pour cette pureté de cœur.
Deuxièmement, tu es ce que j’oserais appeler un auditif secondaire. Car c’est vrai, tu peux donner l’impression de ne pas toujours vouloir recevoir ce qu’on te dit de prime abord, surtout si c’est dans de mauvaises conditions. Mais en réalité, après coup, dans un second temps, on s’aperçoit que tu tiens compte de la parole que tu as entendue avec une application et une délicatesse insoupçonnées. Merci, Grégoire, pour cette écoute secondaire par laquelle tu accordes une réelle valeur en définitive à la parole des autres, si bien que tu voudras toujours l’honorer plus que la tienne.
Enfin, Grégoire, tu es un passionné et un enthousiaste. Tu vas jusqu’au bout de tes passions. Comme tout vrai passionné, ce n’est pas toujours facile de te suivre dans les sphères de ce qui te porte. Tu as eu une immense passion pour la paroisse du Chesnay. Tu as eu l’ambition enthousiaste de la conduire loin, tout spécialement dans la mission. Comme tout vrai passionné, tu t’es rendu compte que ce n’était peut-être pas si facile de l’entraîner, de nous entraîner tous à ta suite. Néanmoins, cette ambition missionnaire doit rester pour nous tous un message et un héritage durablement valable. Merci d’avoir été le porte-voix, le prophète de cette ambition enthousiaste et passionnée, dont l’écho, je le souhaite, retentira durablement en nous.